jeudi 21 février 2008










Ils sont revenus, ils sont tous là! Qui donc ? Les quatre protagonistes principaux de Trainspotting, le roman culte d’Irvine Welsh, paru en 1993 et transposé 3 ans plus tard au cinéma par un Danny Boyle encore inspiré. Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce fameux roman/film, je serai tenté de dire qu’il y a vraiment des lacunes à combler, mais n’étant pas, au fond, un mauvais bougre, je vais résumer brièvement l’histoire pour ceux du fond qui, hein , ne suivent pas (ne niez pas je vous ai repérés). Donc nous voici avec 4 amis originaires d’Edimbourg, purs produits d’une Ecosse en perdition, rongée par le chômage, la violence et la drogue. Et effectivement, nos quatre comparses ne dérogent pas à la règle puisque tous sont sans emplois et se cament pour survivre dans un contexte social pas franchement joyeux. Leurs noms ? Mark Renton d’abord, le (anti)héros de l’histoire qui aimerait s’en sortir et choisir la vie mais qui ne peut malheureusement pas compter sur ses « amis » pour l’aider dans sa quête de rédemption ; vient ensuite Daniel Murphy aka Spud, un loser nigaud mais au grand cœur, puis Simon Williamson mieux connu sous le pseudonyme Sick Boy. Ce dernier est l’archétype du type détestable : arriviste, égoïste au possible, théoricien du commun ordinaire et cocaïnomane/héroïnomane à ses heures. Le meilleur pour la fin : Francis Begbie, un psychopathe dont l’irritabilité et la violence sont à l’image de son asociabilité (même ses potes le craignent pour ses réactions totalement imprévisibles et disproportionnées). Après vous avoir planté le décor et les personnages, je vous laisse découvrir la suite en lisant le bouquin (bien), en vous décidant à regarder le film (tout bonnement excellent, subjectivement parlant) ou en vous rendant sur cette page ou l’histoire est résumée un peu plus en détails avec, en sus, quelques anecdotes intéressantes (le but n’étant pas, pour ma part, de tout vous révéler sans quoi la découverte de cette œuvre n’a plus grand-chose d’excitant). En tout cas c’est vraiment un film à voir car au-delà de la peinture des jeunes écossais des eighties, c’est aussi une histoire dramatique ou la mort côtoie finalement un cruel besoin de vivre et ou le désespoir se mêle à des situations souvent très drôles.
Voilà pour Trainspotting. Il me semblait important de résumer un peu l’histoire originelle pour que les quelques lecteurs qui se perdent sur ce blog sachent où ils mettent les pieds.
Ainsi donc, 9 ans après le premier tome paraît la suite tant attendue d’une histoire qui aura marqué toute une génération : Porno. Il aura fallu attendre 6 longues années supplémentaires pour voir ce cher brûlot traduit dans la langue de Molière, bien qu’il faille concéder qu’une telle traduction n’est pas chose aisée tant Welsh use et abuse d’argot dans ses œuvres (ceux qui l’ont lu en vo soutiennent même que pour les non-initiés, c’est quasiment mission impossible). Passons…
Première chose que l’on remarque : c’est un petit pavé (600 pages quand même, lorsque le premier en faisait un peu moins de 400). Cependant, on est tellement pris dans l’histoire et le livre est à tel point à se pisser dessus par moment qu’on regrette de devoir le refermer au final. Porno, c’est l’histoire des quatre trublions cités plus hauts, plus ou moins dix ans plus tard. Alors qu’on se demande bien ce qu’il a pu advenir d’eux durant cette période, on apprend que Renton à réussi à faire son trou à Amsterdam en cogérant une boite de nuit, Begbie est en taule (tiens ? Etonnant…), Spud est resté égal à lui-même : un loser camé mais qui a tout de même réussi à assurer sa lignée (un fils) avec Ali, une ex de… Sick Boy. C’est sur lui que l’histoire va s’axer principalement ; Sa tante (enfin il me semble que c’est sa tante, mais bon de toute façon on s’en cogne le testicule gauche contre un bec bunzen) lui lègue son pub à Leith et c’est le point de départ du roman. C’est un roman à voix multiples, c'est-à-dire que plusieurs personnages ont la parole à tour de rôle pour donner chacun leurs versions de certains faits, à la façon de trainspotting. On retrouve donc les mêmes personnages avec cependant une nouvelles venue, une jeune fille pour le moins…libérée répondant au doux prénom de Nicky. Sick boy va l’entrainer dans la combine qui, il l’espère, le(s) rendra riche(s) et célèbre(s) : produire le porno du siècle avec en toile de fond, son pub miteux et quelques « acteurs » glanés au fil de ses rencontres dans ce dernier. Je n’en dit pas plus, il est préférable de vous laisser l’effet de surprise plutôt que de tout dévoiler sans compter que vous pourrez trouver déjà pas mal de reviews au sujet de ce livre.
Ce qui m’a plu dans ce livre, c’est d’abord de retrouver les personnages 10 ans plus tard et de voir leur évolution. Et ce qu'il est amusant de constater, c’est que s’ils vieillissent, ils restent fondamentalement les mêmes (Sick Boy est toujours un enc***, Spud un loser, Begbie un psychopathe et Renton le plus malin de la petite bande). Ensuite le langage employé et certaines répliques sont vraiment excellentes, c’est ce qui apporte tout son cachet à ce bouquin… L’histoire est intéressante et finalement on se demande bien comment tout cela va finir pour chacun des personnages. Bref, j’ai trouvé ça rigolo et prenant, c’est donc pour moi un bon bouquin que je vous recommande chaudement surtout si vous connaissez déjà Trainspotting. Je ne me suis pas ennuyé, et c’est pas toujours le cas pour des bouquins de 600 pages…