jeudi 3 avril 2008

Je viens de voir...






Juno, et j’ai vraiment adoré ce film. Peut-être mon côté un peu fleur bleue, allez savoir, mais c’est exactement le genre de film qui montre que lorsqu’on a un bon scénario, une histoire originale et des acteurs qui n’ont pas l’air d’en être tellement ils sont « vrais », on a pas besoin de millions de dollars et de superstars bankable pour qu’un film fonctionne. Vraiment une bonne surprise, même si je n’avais entendu que du bien de ce petit film qui, je le répète, n’a rien à envier aux grands. Pourtant on serait tenté d’avoir peur de prime abord, avec l’histoire d’une jeune fille de 16 ans qui tombe enceinte par accident et qui doit donc prendre une décision, garder l’enfant ou se faire avorter ; le fait qu’elle garde l’enfant (merde, j’ai spoilé, vous avez tout…) pourrait faire sombrer ce film dans le « mélo lacrymal », pour reprendre une critique vue sur allociné, en nous resservant des situations mille fois vues auparavant, saupoudrées de bons sentiments mielleux à souhait.




Oui, mais nan ; Je m’explique : des bons sentiments, on ne va pas se le cacher, on en trouve dans Juno. Il ne faut pas oublier que c’est une comédie au départ et on n’a pas envie de se retrouver devant un truc complètement déprimant, qui filerait le bourdon aux trois quart des clampins venus se faire leur ciné du samedi soir. Tout la finesse du scénario réside, selon moi en tout cas, dans la manière de doser ces bons sentiments et de les rendre, finalement, légitimes, pas inappropriés et surtout humains (pas surjoués ni redondant, genre toutes les 3 minutes). Outre cet aspect, il y a aussi le fait que les acteurs servent à merveille le propos du film par leur jeu naturel et spontané, et par leur qualité de « non-superstars » comme je le disais plus haut (bien que la petite Ellen Page commence à bien faire son trou, et c’est amplement mérité : mâtez donc un peu Hard Candy pour voir..).




Car l’interprétation, c’est 80% de la réussite du film, le postulat de départ ne cassant pas des briques non plus. L’histoire, bien qu’originale, est basique mais c’est la manière dont elle est traitée, et surtout, donc, interprétée, qui fait la grosse différence de ce film comparés aux autres traitant du même sujet de départ. Bon, peut-être que je ne suis pas à 100% objectif non plus(notez, j’essaye d’être honnête), car il faut dire que le jeu et surtout le charme d’Ellen Page m’avait déjà scotché dans Hard Candy ; Mais outre sa performance impeccable, les autres acteurs sont tous très vrais, très naturels dans leurs rôles respectifs : je pense en particulier au petit ami de Juno, plus vrai que nature dans le rôle du timide épris de l’héroïne qui en espère un peu plus qu’elle ne semble le penser, et même de Jennifer Garner, qui d’ordinaire me file limite de l’eczéma mais qui parvient dans ce rôle à être dans le bon ton, même si elle ne demeure pas ma performance préférée du film.




Troisième bon point : le rythme du film et sa B.O. Perso, je ne me suis pas ennuyé une seconde alors que j’étais plutôt dans une optique, genre : « tiens, qu’est ce que je me mate ce soir … arf allez va pour Juno on verra bien ce que ça donne ». D’abord, parce que les situations semblent assez crédibles et pas tirées par les cheveux comme on peut le voir dans certains pop-corn movies à l’américaine ; les scènes se déroulent de manière logique et vraisemblables, l’émotion côtoie un humour sympa (les répliques assassines de Juno, par exemple) et le tout est porté par une musique vraiment cool, appropriée au ton global du film, léger sans être inconsistant (pas mal de folk, j’apprécie !).




Voilà ce que je pourrais dire de ce petit film indépendant, tourné en à peine plus d’un mois pour un budget dérisoire et ayant reçu déjà nombre de récompenses dont le prix du public au festival de Stockholm, récompense qui est à mon sens une consécration pour une œuvre qui lui avant tout autres destiné. J’espère que vous apprécierez ce film pour ce qu’il est, un film simple qu’il faut voir sans trop se prendre la tête, en appréciant ce qu’il nous apporte et en se délectant du talent de ses interprètes.